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ÉCONOMIE ET ENVIRONNEMENT: PROBLÈMES ET ORIENTATIONS POSSIBL

Cet article tente d‘apporter des éléments de réponse à deux questions .- comment accorder leur juste poids aux considérations d’ordre économique dans I’élaboration de la politique de l’environnement et comment mieux intégrer les considérations environnementales dans les décisions économiques.
- le caractère transfrontière, voire mondial, de beaucoup de problèmes environnementaux, qui rend plus nécessaire encore la coordination internationale des politiques d‘environnement : les inquiétudes suscitées par les effets de certaines émissions sur la couche d‘ozone et le climat à l’échelle mondiale, qui sont à l‘origine de nouveaux débats, en sont les exemples les plus notables. Si, au cours des années 60 et 70, on s’est beaucoup préoccupé de l’éventualité d‘une pénurie de ressources naturelles à l‘échelle mondiale, rares sont ceux qui craignent aujourd’hui que l’économie mondiale connaisse une pénurie de ressources dans les années à venir. Certes, des inquiétudes subsistent, mais elles sont maintenant motivées par des problèmes comme la dégradation de l‘atmosphère, des eaux souterraines et des océans. Ces problèmes environnementaux présentent, pour deux raisons essentielles, une dimension économique importante : - la différence entre le coût privé d‘une activité et son coût pour la collectivité, qui caractérise l’utilisation et, par conséquent, la mauvaise utilisation de nombreuses ressources environnementales comme l‘air et l‘eau, implique qu‘une politique de laisser faire ne peut pas permettre aux forces du marché d‘atteindre l’équilibre souhaité entre qualité de I‘environnement, d’une part, et production de biens, de l’autre; - les politiques d’environnement et les évolutions survenant dans ce domaine ont des répercussions macro-économiques de plus en plus sensibles tandis que le rythme et la structure de la croissance économique ont des conséquences pour l’environnement. La question des externalités et du lien avec le concept de croissance durable est examinée à la section 1. La section suivante (II) concerne l’élaboration des politiques d‘environnement. Les coûts et avantages des politiques d’environnement sont analysés à la section 111. Enfin, la dernière section (IV) aborde un certain nombre de problèmes qui se posent actuellement aux pouvoirs publics, en mettant notamment l‘accent sur ceux d’entre eux qui ont une dimension internationale. Les principaux points de l‘analyse sont résumés dans les paragraphes qui suivent. Externalités. L‘une des principales causes de la dégradation de I’environnement est l’existence de coûts environnementaux externes. Étant donné que l‘on peut accéder librement à de nombreuses ressources environnementales, qui sont considérées comme un bien collectif par les agents économiques, ceux-ci ne sont guère incités à tenir intégralement compte des coûts de la dégradation de I‘environnement. Or, ces coûts tendront à augmenter au fil des ans, à mesure que les ressources se dégraderont ou s‘épuiseront et deviendront de ce fait plus rares. Croissance durable. La croissance économique est influencée par la rareté relative des ressources environnementales, étant donné que c’est dans I’environnement que l’on extrait les matières premières dont on a besoin et que l’on évacue les déchets. II convient, dans un premier temps, de bien définir ce que l’on entend par croissance durable pour analyser les interactions entre l’environnement et la croissance économique. II n’est pas inconcevable que la dégradation de ressources environnementales se traduise, à terme, par une réduction sensible du potentiel de consommation. Dun autre côté, les mesures prises pour freiner la dégradation de l’environnement risquent d‘être coûteuses en entraînant une réduction de la production et de la consommation. II existe donc entre les coûts et les avantages un arbitrage qui mérite d‘être examiné de façon plus approfondie. Moyens d‘action. Le meilleur moyen de résoudre ces problèmes consiste à internaliser les coûts de la dégradation de l’environnement, Jusqu’à présent, la préférence est généralement allée à des systèmes de réglementation qui, dans certains cas, ont effectivement permis de réduire la pollution de façon relativement satisfaisante. Mais la réglementation ne fait pas appel aux mécanismes du marché 11 et ne fournit pas d'incitation à réduire, à la marge, la dégradation de I'environnement. Une utilisation plus intensive d'instruments économiques pourrait se traduire par une augmentation de l'efficience globale des politiques d'environnement, considération qui pourrait prendre encore plus d'importance dans la mesure où les moyens à mettre en œuvre pour faire face aux problèmes d'environnement seront eux aussi plus importants. L'efficience relative des différents instruments dépendra d'un certain nombre de considérations telles que l'étendue géographique du problème, le nombre de sources de pollution, les possibilités de surveillance, l'importance des coûts de transaction et l'ampleur des autres distorsions affectant le marché. Les différentes solutions envisageables devront autant que possible s'appuyer sur des analyses coûts-avantages. II serait sans doute ainsi possible de mieux intégrer les problèmes environnementaux et économiques en mettant en place des comptes de ressources parallèlement au système de comptabilité nationale et en construisant des indicateurs établissant un lien entre les évolutions environnementales et économiques. Ordonnancement des mesures. Étant donné que les risques potentiels découlant de la dégradation des ressources environnementales sont encore dans une large mesure inconnus et le resteront sans doute encore un certain temps, il importe d'élaborer une stratégie permettant de faire face aux incertitudes et aux risques environnementaux. L'ampleur et l'ordonnancement des mesures dépendent en partie de ces risques. Si l'on opte pour des mesures de prévention, il semblerait souhaitable de commencer par les moins coûteuses et les plus efficaces par rapport à leur coût. Par exemple, alors que le coût implicite d'une stabilisation de la concentration des gaz à effet de serre serait sans doute important, il semblerait tout à fait possible de réduire les émissions des gaz à effet de serre les plus ((efficaces», à savoir les CFC, ainsi que de remplacer une partie des sources d'émission de CO2, pour un coût relativement faible. On pourrait aussi voir si certaines mesures environnementales pourraient contribuer à améliorer l'efficience économique générale tout en élargissant la gamme des options futures et en améliorant la flexibilité. Les mesures suivantes pourraient être envisagées à cet égard : réformes de la fiscalité en matière d'environnement et réduction des subventions et réglementations qui, en faussant les signaux du marché, entraînent une augmentation sensible de la pollution. Coopération internationale. II semble assez peu probable que l'environnement mondial soit menacé de dommages importants et irréversibles. Toutefois, bien qu'il soit nécessaire de faire preuve de prudence à cet égard, rien ne permet d'exclure Pa possibilité que d'importants dommages soient causés à l'environnement dans l'avenir.


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